Ce rapport est le deuxième document publié dans le cadre d’un projet mené en collaboration avec le Service National de la Jeunesse (SNJ), l’Inspection Générale de la Sécurité Sociale (IGSS) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Ce projet, initié par le SNJ, a pour objectif d’améliorer les connaissances disponibles au Luxembourg sur les jeunes qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (qualifiés de NEETs). Les NEETs de par les risques de marginalisation sociale et d’exclusion du marché du travail qu’ils encourent constituent à l’échelle européenne, depuis 2010, un groupe cible des pouvoirs publics. La réduction du taux de NEET est, d’ailleurs, un des objectifs de la Garantie pour la jeunesse. Toutefois, tous les NEETs n’ont pas besoin de bénéficier d’une intervention publique. En effet, derrière le qualificatif de NEETs se cachent des jeunes vulnérables et non vulnérables. Afin de mettre en place des politiques adaptées, il convient donc de désagréger cette population. C’est ce que se propose de faire ce rapport, pour le Luxembourg, à partir des données de l’enquête Situation des jeunes sur le marché du travail, réalisée entre octobre 2014 et juin 2015. Ces données permettent d’étudier l’hétérogénéité des NEETs sous un angle inédit en tenant compte de l’éloignement des différents groupes vis-à-vis du marché du travail et de la société. En effet, si des typologies ont été réalisées dans la littérature, elles ne distinguent pas les différents groupes selon la gravité de leur situation. En outre, ces données, grâce à leur interconnexion avec la base administrative dynamique des NEETs construite par l’IGSS, permettent d’identifier si les trajectoires suivies par les NEETs diffèrent en fonction de la gravité de la situation dans laquelle ils se trouvent. Dans ce rapport, huit groupes de NEETs ont pu être identifiés. L’étude de leurs caractéristiques révèle que pour trois d’entre eux, soit près de 60% de la population étudiée, la nécessité de développer l’action publique paraît moins prégnante pour les aider à quitter ce statut car ils ne sont éloignés ni du marché du travail ni de la société. En revanche, pour les autres, une action publique spécifique est primordiale, et ce d’autant plus que ces groupes suivent, plus que les autres, une trajectoire marquée par la persistance du statut de NEET ou sa récurrence. L’action publique ne doit, toutefois, pas être uniforme mais ciblée. Ainsi, si certains jeunes ont besoin de politiques de formation, d’autres ont besoin de bénéficier de politiques familiales (offre de garde), de politiques sociales ou encore d’un accompagnement personnalisé vers l’emploi.