L’économie de la presse traverse une période difficile depuis ces 30 dernières années à l’échelle internationale. Le numérique, plateforme informationnelle exponentielle offrant des contenus gratuitement, est présenté comme un tournant fatal, à plus ou moins longue échéance, pour les gazettes sortant des rotatives et demandant un acte d’achat. Cependant, existe-t-il un lien direct entre le déclin des journaux traditionnels et l’arrivée du numérique et d’une Presse Quotidienne Gratuite (PQG) qui a emprunté à l’Internet ses modes de transmission de l’information ? La mobilité de la population en zone métropolitaine et le décalage entre les attentes des publics itinérants et les contenus de la presse payante éditée ne sont-ils pas un facteur explicatif tout aussi important ? A travers l’analyse du cas luxembourgeois, nous pouvons constater que les publics s’étant éloignés des quotidiens payants édités (quel que soit le pays d’édition de cette presse) n’ont pas des pratiques du Net ou de la PQG se faisant au détriment de la lecture de la presse demandant un acte d’achat. Par contre, il y a une opposition entre ces pratiques lorsque l’on cible les journaux édités au Luxembourg. Le contexte de production et de réception de la presse est donc plus important que la simple transition des technologies de l’information et de la communication. Nous constatons une accentuation du désintérêt pour les quotidiens payants luxembourgeois parmi les populations nomades. Cela peut être considéré comme un signe d’une société du mouvement qui se reconnaît de moins en moins dans ces journaux s’adressant, par essence, à des publics spatialement stabilisés.
La pratique de la presse payante papier au Luxembourg
Une fin programmable au temps numérique et métropolitain ?
Suggested Citation
Lamour, C. & Lorentz, N. (2012). La pratique de la presse payante papier au Luxembourg: Une fin programmable au temps numérique et métropolitain ? (Les Cahiers du CEPS/INSTEAD. Population & Emploi Nr. 3). Esch/Alzette. Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS/INSTEAD); Ministère de la Culture.