L’histoire de la pédagogie spéciale montre que depuis la fin du XVIIe siècle jusqu’à la moitié du XXe siècle, celle-ci a subi l’influence de la pensée médicale. Les termes désignant avant la lettre le handicap étaient des versions de notions médicales (dégénérescence, difformités, anomalies, pathologies). Le développement de représentations propres à la pédagogie spéciale a donc longtemps été freiné par la domination presque sans partage de la conception pathologique (Gröschke 2008, 116). La distinction catégoriale entre débiles et idiots a contribué à la séparation institutionnelle des enfants, les uns fréquentant les écoles spéciales (Hilfsschulen), alors que les autres, réputés non scolarisables (bildungsunfähig), étaient cantonnés dans des institutions le plus souvent privées.