Ce rapport est le troisième document publié dans le cadre d’un projet mené en collaboration avec le Service National de la Jeunesse (SNJ), l’Inspection Générale de la Sécurité Sociale (IGSS) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Ce projet, initié par le SNJ, a pour objectif d’améliorer les connaissances disponibles au Luxembourg sur les jeunes qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (qualifiés de NEETs).
Si les deux premiers documents se sont attachés à décrire respectivement les trajectoires suivies par les NEETs au Luxembourg et à mettre en lumière l’hétérogénéité qui se cache derrière cette population, le présent document a une portée plus explicative. Il se focalise sur la relation entre le statut de NEET et une autre problématique concernant la jeunesse à savoir le décrochage scolaire et cherche, notamment, à répondre aux questions suivantes : est-ce que le décrochage scolaire mène au statut de NEET ? Est-ce que les NEETs qui ont été des décrocheurs scolaires se trouvent dans une situation plus difficile que ceux qui n’ont pas été décrocheurs ?
Pour répondre à ces questions, les données de l’enquête Situation des jeunes sur le marché du travail, menée entre octobre 2014 et juin 2015, sont mobilisées. Elles permettent de connaître le statut, au moment de l’enquête, de jeunes qui déclarent, un an avant d’être enquêté, avoir déjà été en situation de décrochage scolaire. Sans surprise, il ressort de cette étude que les décrocheurs scolaires ont plus de risques de devenir NEETs que leurs homologues non décrocheurs. En outre, les décrocheurs scolaires, quand ils sont NEETs, sont plus souvent vulnérables que les non décrocheurs : ils sont dans ce statut depuis plus longtemps et sont plus éloignés de la société et/ou du marché du travail. Lutter contre le décrochage scolaire permet donc de s’attaquer au phénomène de NEET tout en ciblant les jeunes les plus vulnérables. Toutefois, la lutte contre le statut de NEET ne doit pas se limiter à des politiques éducatives visant à réduire le taux de décrochage scolaire. En effet, d’une part, tous les NEETs ne sont pas d’anciens décrocheurs et, d’autre part, d’autres facteurs de risques sont liés au statut de NEET. L’étude montre que des politiques visant à développer les capacités cognitives et non cognitives des jeunes ainsi que des politiques familiales soutenant les familles fragilisées ou faiblement dotées culturellement devraient également être mises en place.