Ecouter de la musique était autrefois une pratique rare, réservée à un cercle de privilégiés ou à des temps forts de l’existence. Pour écouter une musique choisie, il fallait jouer soi même d’un instrument ou être en mesure de pouvoir faire jouer des musiciens. L’autre possibilité était l’écoute collective à l’occasion des offices religieux, des fêtes populaires. Cette écoute restait alors liée à des moments exceptionnels. Le développement technologique a bouleversé ces usages. Au niveau collectif, la musique est aujourd’hui omniprésente au quotidien. Pas un magasin qui ne diffuse une musique de fond, choisie avec l’objectif d’inciter le consommateur à l’achat de biens. Au niveau individuel, alors que l’écoute individualisée a même fait irruption dans les lieux collectifs, grâce à la miniaturisation des supports audio, elle s’est développée dans l’espace privé, de plus en plus souvent avec une qualité acoustique proche de celle des meilleures salles de concert. A côté de ces usages individuels, il y a les moments de partages musicaux, des temps d’écoute musicale collective mais écoute de musique choisie. Temps forts parfois gravés dans la mémoire pour la vie entière, moments inoubliables vécus avec ferveur, certains concerts se transforment pour ainsi dire en « messes chantées » lorsque le public reprend en chœur les chansons de l’artiste. D’autres concerts s’écoutent au contraire dans un silence religieux, toute l’attention étant captée par le solo de l’artiste, la réponse de l’orchestre, bouleversant un public qui retient son souffle et dont l’intensité de l’émotion explose ensuite dans un tonnerre d’applaudissements.
Suggested Citation
Borsenberger, M. (2004). Les pratiques de concerts au Luxembourg: Volume 1/2. Édité en 2007 (Cahier PSELL 158a). Differdange. Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS/INSTEAD); Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.